Salut la bande !
Hier soir en levant le nez au ciel, j’ai été attiré par un superbe 1er quartier de Lune que je ne pouvais pas laisser comme cela, je suis donc allé le visiter.
J’ai sorti mon antiquité en bois vernis (miroir en verre quand même, et taillé par votre serviteur) et mis l’œil à l’oculaire.
Il est 21h30, le ciel encore clair, la Lune magnifique, moi bien installé dans mon siège astro en tissus, la frontale sur la tête, l’Atlas de la Lune sur les genoux, mon calepin et mon stylo pour noter la ballade à venir (pas de popcorn, ni bière faute de place...

)
Voici ce que j’ai vu :
Au 1er coup d’œil, dans le bas du champ de mon oculaire, je vois les Alpes lunaires, très étendues, somptueuses, rien à dire, elles en imposent. C’est une magnifique chaîne de montagnes bourrée de détails, riche en subtilité, et où les ombres portées sont impressionnantes. Cette formation domine tout les reste, et à son extrémité elle semble pointer un cratère, je vérifie dans mon atlas, il s’agit d’Aristote.
Aussi élancées soient elles, il y a quand même une formation qui casse ce collier de montagnes, un peu comme une brèche qui viendrait l’entailler : c’est Vallis Alpes. Vallée Alpine de 180 km de long, je sais qu’elle est parcourue dans son fond par une rainure, mon diamètre est insuffisant pour la voir.
Je continue ma promenade, et au dessus, juste avant Cassini (curieux cratère de 57 km comprenant en son sein deux superbes cratères), j’aperçois deux ombres portées par les Alpes absolument très longues et très détaillées : ce sont les promontoires Agassiz et Deville (hauteurs respectives 1800 et 2400 m !).
Je remonte toujours, passe Theatetus, un petit cratère de 25 km et remarque les cratères Aristillus (55 km) et Autolycus (39 km). Ces formations sont belles à observer, notamment Aristillus où les éjectas sont détaillés.
Archimède laisse dépasser un tout petit bout de son cratère, le reste est dans le noir, ce n’est pas ce soir que je le verrai.
Au dessus je retrouve les Alpes. Un petit cratère de 22 km, Conon (nan nan, c’est pas le Barbare …), est très net, il saute aux yeux dans cet environnement très montagneux.
Je continue à monter vers le centre de la Lune, et remarque la rainure Rima Hyginus, superbe, très marquée, et puis plus loin (mais trop dans la lumière) Rima Ariadeaus. Ces rainures font 220 km de long, et plus je m’attarde plus je vois de détail. Excellent !
Très ténue, secrète, peut être timide (?), apparaît Rima Triesnecker. Ce complexe de rainures est très connu des amateurs qui savent bien que cette région mérite des qualités instrumentales et de turbulence optimales pour que les détails soient révélés.
Je viens de parcourir le terminateur d’un bord de la Lune jusqu’à son centre, soit la moitié de la ballade, mais le froid et la fatigue prennent le dessus, je terminerai donc ma ballade une autre nuit. Il est temps de rentrer, je retrouve ainsi mon chemin sans trop de difficultés, peu de gens circulent dans cette région, c’est vraiment calme. Me revoilà à la vallée des Alpes, c’est bon je peux aller me coucher avec plein de belles images en tête.
Bonne nuit les amis.
Frèd
PS : le télescope est un Newton 150/780 made by Frèd, avec une barlow TV 1,8x et un LVW 13mm (G=33x)