La Nasa part en quête de nouvelles planètes susceptibles d'abriter la vie
Le nouveau télescope spatial de la Nasa, Tess, est mis en orbite dans la nuit de lundi à mardi par SpaceX. Pendant deux ans, le successeur de Kepler devrait être capable de détecter près de 20.000 exoplanètes dans la voûte céleste.
Un nouveau satellite chasseur d'exoplanètes s'apprête à prendre son envol. La Nasa doit lancer dans la nuit du 16 au 17 avril le Transiting Exoplanet Survey Satellite (TESS), son nouveau télescope spatial en quête de planètes de taille terrestre pouvant potentiellement abriter la vie. TESS doit prendre la succession de Kepler, le premier télescope du genre lancé en 2009 par l'agence spatiale américaine, bientôt à court de carburant. En neuf ans, ce dernier a découvert au moins 2.343 exoplanètes, dont une trentaine sont dites "habitables" car elles sont situées à suffisamment bonne distance de leur étoile pour que si l'eau existe à leur surface, elle soit présente à l'état liquide.
Le successeur de Kepler doit être propulsé dans l'espace à 18h32 (00h32, heure de Paris) par une fusée Falcon 9 de Space X depuis Cap Canaveral, en Floride, si les conditions météo le permettent. Le lancement est à suivre en direct sur le site officiel et la chaîne YouTube de SpaceX. La fenêtre de tir étant d'à peine 30 secondes, un second créneau est prévu mardi 17 avril à 18h32, soit 00h13, heure de Paris.
TESS Mission
Deux ans pour patrouiller dans l'espace
L'enjeu est important pour la Nasa. Au cours des deux prochaines années, TESS, dont la conception a coûté 337 millions de dollars, aura la charge de scanner plus de 200.000 des étoiles les plus brillantes au-delà de notre système solaire, à la recherche d'exoplanètes dans leur orbite.
Comme Kepler, TESS repose sur le principe des transits, c'est à dire l'étude photométrique des étoiles. Il détecte des planètes lorsqu'elles passent devant leur étoile dont elles estompent momentanément la lumière. Cela permet ensuite aux astronomes d'en tirer des conclusions sur leur taille, leur masse et leur orbite.
Grâce à ses quatre caméras à la résolution de 16,4 mégapixels, le satellite pourra passer en revue une portion de la sphère céleste 350 fois plus vaste que Kepler. Les observations doivent débuter d'ici deux mois. Au terme de la mission, 20 millions d'étoiles et 10 millions de galaxies auront été observées.
À la recherche de nouveaux mondes
L'agence spatiale américaine estime qu'après les deux premières années du programme, TESS pourra découvrir ainsi 20.000 exoplanètes, dont une cinquantaine de la taille de la Terre et près de 500 qui seraient deux fois plus grandes que la planète bleue. "On pourrait même trouver des planètes dans l'orbite d'étoiles qu'on peut voir à l’œil nu", a fait savoir le 15 avril à la presse Elisa Quintana, chercheuse sur le programme TESS. "Dans les toutes prochaines années, on pourra probablement sortir et pointer une étoile tout en sachant qu'elle a une planète".
Il y a encore quelques décennies, l'idée de trouver des planètes habitables était un pur fantasme, a souligné Paul Hertz, directeur de la division d'astrophysique de la Nasa. "Les êtres humains se sont toujours demandé si nous étions seuls dans l'univers, et jusqu'il y a 25 ans les seules planètes que nous connaissions étaient les huit de notre système solaire", a-t-il souligné, à la veille du lancement de TESS. "Mais depuis, nous avons trouvé des milliers de planètes en orbite autour d'autres étoiles, et nous pensons que toutes les étoiles de notre galaxie doivent avoir leur propre famille de planètes", a-t-il dit.
Préparer le terrain au télescope James Webb
La mission TESS va ouvrir la voie au prochain bouleversement à venir pour les télescopes terrestres et spatiaux, le lancement du télescope spatial James Webb, qui doit succéder à Hubble en 2020 afin de d'observer les planètes ainsi détectées d'encore plus près. Ce dernier pourra peut-être détecter des signatures moléculaires des atmosphères des exoplanètes y compris la signature de la présence de vie.
"TESS est un pont entre ce que nous avons déjà appris sur les exoplanètes et ce qu'on apprendra à l'avenir", a dit Jeff Volosin, directeur du projet au Centre Goddard des vols spatiaux de la Nasa. "Avec l'espoir de pouvoir un jour, dans les prochaines décennies, identifier les conditions potentielles de l'existence de la vie en dehors de notre système solaire".