Nous sommes le 29 Mai 25



Répondre au sujet  [ 11 messages ] 
 Chavadrôme 2017 
Auteur Message
Avatar de l’utilisateur

Enregistré le: 03 Avr 10
Messages: 1196
Localisation: Auvers sur Oise
Le lundi 24 juillet

Départ d’Auvers-sur-Oise vers 23h30.

Plein de gas-oil pour ma bétaillère à Méry.

Je prends la direction du Sud.

Je passe Paris par le périphérique Est, sans trop de circulation, puis je regagne l’autoroute A6.

Il pleut beaucoup et la visibilité est parfois très mauvaise.

Je ne connais pas la route et je préfère suivre un taxi jusqu’à Orly pour éviter les excès de vitesse.

Puis je poursuivrai ainsi à 110 km/h, sautant le poids lourds en poids lourds, jusqu’à Lyon.

Il est 5h et j’essaie de passer par l’ancienne nationale pour rejoindre Grenoble.

La circulation est dense et chaotique.

Des lève-tôt ces lyonnais !

Je regagne très vite l’autoroute, moins fatigante pour la conduite.

Au col de la Croix Haute, la pluie et les bancs de nuages au ras du sol disparaissent comme par enchantement.

Le ciel s’éclaircit et la conduite devient beaucoup plus agréable.

Je fais quelques courses à Laragne, puis je rejoins à 10h30 les copains de la Chavadrôme à la ferme du Casage.

J’offre un bouquet de fleurs à Josette et Marie-Eve, sans oublier un paquet de sucettes pour Louna, la petite fée du Casage.

Je monte mon Obsession dans le champ devant la ferme, puis nous allons manger.

J’ai bâché l’Obssession car le ciel est partiellement nuageux.

Il y a du vent par rafale.

Comme lors d’une sortie avec Quasar, le Newton de Michel (une T400 Skyvision !) sera basculé par ces terribles bourrasques de vent qui viennent du Sud-Ouest.

Son télescope n’a pas trop de dommages (araignée tordue) et sera réparé dans l’après-midi.

Je réussis à dormir 2 heures entre 14h30 et 16h30.

Ensuite, sur le terrain je retrouve Phala (le constructeur du Skyvision 250 de Quasar) et ses 2 enfants.

Il ne passera qu’une journée avec nous.

Il est venu tester et comparer les images produites par une PST Coronado modifiée et un filtre solaire dont je ne rappelle plus le nom sur une lunette sans ERF.

Image
Sous l’œil critique des enfants, Phala et Michel font des tests sur les images solaires. Michel prend de l’embonpoint, n’est-ce pas ?

En circulant pour faire la reconnaissance du matériel présent, je croise Jean-Claude qui ahane sur son Newton pour en faire la collimation.

Il s’y prend très mal et je l’aide.

Comme il est connu et apprécié de tous, cela me donnera une certaine notoriété - bien injustifiée - en la matière et Jean me demandera de lui collimater son C8.

Hélas, la nuit viendra avec des nuages et beaucoup de rafales de vent.

Nous n’observerons pas et la séance d’explications sera repoussée à plus tard.

A 18 heures, nous nous retrouvons tous pour cette réunion traditionnelle et informelle où chacun dit ce qu’il a fait dans la nuit et expose ses problèmes ou difficultés.

De cette façon, si l’un d’entre nous possède la solution, il se doit de venir en aide à son copain…

Je suis bien heureux de ne pas être un informaticien.

Le pauvre Mike (de son vrai prénom Mikael !) dont c’est le métier aura bien du travail à faire dans les prochains jours avec tous les photos-astro-amateurs présents.

Ils sont largement majoritaires.

Pour tout ce qui est photo ou traitement des images, Michel (El Gourou), le grand spécialiste en la question, a quasi instantanément LA solution.

Mais pour les bugs, la communication entre les divers éléments du matériel de prise de vue, de caméras, les roues à filtre, le guidage ou autres problèmes de connexion ou de fileries, c’est lui que l’on vient voir!

Dur, dur pour nous visuelleux de comprendre nos copains adeptes de la photo.

Pour faire de la photo, il faut réellement aimer s’em..rder avec son matos !


Image
Bruno et Mike au travail devant une monture récalcitrante – Récalcitrante, mais pas pour longtemps… Mike veille au grain !

Le soir arrive et nous aurons un menu beaucoup moins frugal qu’à midi avec un délicieux plat de viande en sauce avec du riz.

Souper digne des grands restaurant, agrémenté de musiques délicates jouées au piano du Casage par le jeune fils de Phala.

Il sera largement applaudi pour ses prouesses !

Après le souper, je mettrai Jean au travail et lui ferai faire la collimation de mon télescope.

Les rafales de vent n’étant pas tombées, j’abandonne et laisserai sur le terrain Elizabeth et Jean-Louis confortablement allongés sur leurs transats, la tête dans les étoiles, en attendant que les conditions d’observation s’améliorent.

Elizabeth a le pressentiment que cela va aller mieux au cours de la nuit.

Pour ma part, je vais me coucher.

Au moment où j’écris ces lignes, Elisabeth et Jean-Louis ne sont pas encore venus prendre leur petit déjeuner.

Faut-il en conclure que le temps s’est amélioré ?

Nenni ! Ce serait mal les connaître.

Ils sont capables de passer toute une nuit à admirer la beauté du ciel, étoiles et nuages compris…

C’est ça les vrais visuelleux !

Leur premier outil d’observation reste leurs yeux et leur plaisir est identique avec ou sans télescope !

La suite à demain... si vous m'y autorisez.

_________________
Il est un âge où l'on enseigne ce que l'on sait.
Vient ensuite un autre où l'on enseigne ce que l'on ne sait pas : cela s'appelle chercher
(Roland Barthes).


31 Juil 17
Profil
Avatar de l’utilisateur

Enregistré le: 29 Sep 15
Messages: 337
Message 
Merci Jean-Pierre =D>

J'attends la suite avec impatience....

Nous avons passé une super nuit des étoiles à la Roche Guyon

Amicalement

Catherine et Jean-Marc


31 Juil 17
Profil Envoyer un e-mail
Avatar de l’utilisateur

Enregistré le: 03 Avr 10
Messages: 1196
Localisation: Auvers sur Oise
Message 
Le mardi 25 juillet

Je me réveille à 2h du matin.

Le ciel au zénith est clair et des centaines étoiles scintillent.

Cependant, tout l’horion Sud est obstrué par les nuages.

Le bruit du vent dans les feuillages alentours me rappelle que la prise au vent de mon 460 n’est pas négligeable.

Je ne sais pas si Elisabeth et Jean-Louis sont restés sur le terrain ou ont partis se coucher.

M’habiller pour aller voir me tente bien, mais serait-il judicieux d’aller passer le reste de ma nuit à aller observer le ciel alors que la fatigue du trajet de la nuit et de la journée du lundi n’est pas effacée ?

Assurément non.

Je vais donc me recoucher.

Au matin j’apprendrai que mes 2 compagnons sont restés à observer entre les nuages qui défilaient jusqu’à 3h30 du matin.

Des furieux… oui, mais combien sympathiques !

Michel (El Gourou) était aussi de la partie pou essayer de faire une mosaïque d’images de M31 à M32.

Il a tempêté une partie de la nuit, car bien souvent ses prises de vue étaient stoppées par le passage de nuages sur le point du ciel visé et tout était à recommencer !

Le résultat est bon.

Qui d’entre nous aurait pu en douter ?

Image
La dure préparation des nuits d’observation… Michel au travail… dans tous ses retranchements !

Jean-Claude et Monique sont partis de bonne heure pour aller chez le médecin, car Monique souffrait du dos.

L’infection rénale de Françoise, qui l’a empêché de venir cette année à la Chavadrôme, semblerait-elle faire des ravages ?

Ils n’étaient pas rentrés pour le déjeuner du midi.

Après le repas du midi, une partie de l’équipe va se coucher pour attaquer en pleine forme la nuit qui s’annonce encore vient ventée, l’autre partie va assister à une séance pratique d’information et de formation sur le logiciel de traitement d’image DSS.

Explications très intéressantes, mais oh! combien compliquées pour un néophyte comme moi.

Dark, Flat, Offset, bon ça va, mais c’est la limite… mais attention, tout s’embrouille quand on vous parle de l’offset des darks ou de l’offset des flats !

Après un petit somme et un souper copieux, direction le terrain d’observation.

Je ne suis pas venu ici pour rien et il faut que je prenne en main mon matériel.

Après une sérieuse collimation, j’attaque par ce magnifique croissant de Lune qui s’échappe à l’Ouest, au ras des montagnes.

Il est bien bas et je ne peu l’observer qu’assis sur l’herbe.

Il y a de la turbulence et les brusques et fortes rafales de vent viendront pendant toute la nuit perturber mes observations.

Malgré la forte surface de la jupe de l’Obssession, je n’ai pas de mal à le tenir.

Il est parfaitement équilibré.

Certaines rafales sont cependant si fortes qu’il faut bien le cramponner pour tenir fortement appuyé mon arcade sourcilière contre la bonnette de mon oculaire.

Une des rafales fera même tomber la valise d’oculaire de Jean-Louis dont le couvercle était resté ouvert.

Dépité, il abandonnera l’observation… mais restera avec nous toute la nuit, allongé sur son transat pour admirer le ciel.


Image
Michel d’Orionis, avec l’ancien télescope de JCB.

Après une petite virée sur Jupiter (sans détail dans les bandes de nuages) et sur Saturne, j’attaque mon observation, bien décidé à en découdre avec ce ciel plus que correct où viennent se perdre quelques passages nuageux.

J’essaie de tester le bon fonctionnent de mon «push-tout» NGC-MAX.

Les résultats sont meilleurs que lors de mon premier essai à la maison, mais ne donnent guère satisfaction.

Il va bien me falloir un jour me plonger dans les dédales linguistiques du manuel d’utilisation, hélas écrit en anglais.

J’ai un vieux compte à régler avec M51 dans la Grande Ourse, à peine discernables lors de ma dernière observation à Frouville avec Franck.

Elle est bien là, mais très faible, si faible, avec aucun détail dans ses bras spiraux.

Pourquoi est-elle si ténue ?

Je n’en sais absolument rien, car j’ai en souvenir une vision beaucoup plus détaillée.

Je ne suis pas venu voir ici ce que je peux voir à Frouville ou à Vaudancourt.

Je me dirige vers la constellation du Scorpion pour aller faire un petit salut amical aux amas globulaires M4 et M80.

J’essaie de trouver l’amas globulaire NGC6144 de magnitude 9,1 mais ne réussit pas à dénicher ce fichu objet tout proche d’Antarès.

Je passe ensuite au Sud de la constellation d’Ophiucus pour aller voir si les deux amas globulaires M62 et M19 sont toujours là.

Ils le sont !

La constellation du Sagittaire plus à l’Est me tend les bras.

Je continue sur ma série des amas globulaires : M54, M70, M69, et le plus beau M22.

Quelle superbe vision !

Je file ensuite sur M28 et les deux les amas ouverts M23 et M25.

La constellation de l’Aigle plus haute dans le ciel me tente.

J’y retrouve avec toujours la même satisfaction le magnifique amas ouvert du Canard Sauvage M11.

Il est 1h30 du matin et nous nous retrouvons tous autour du café traditionnel pris en commun sur le terrain.

Jean d’Orionis nous a apporté en complément un petit alcool baptisé pour tromper l’ennemi «Verveine».

Il abandonnera bientôt Orionis, car il souhaite passer sa retraite dans sa maison Auvergnate.

Image
La réunion commune de 18 heures

Le Michel - d’Orionis également - passe me voir et me demande de trouver M17, la Nébuleuse de l’Oméga dans la constellation Scutum.

Je me rappelle avoir passé 2 nuit complètes sous les quolibets de mes camarades de WebAstro au Margériaz il y 2 ans pour arriver enfin à la trouver.

Elle se trouve en plein milieu de la Voie Lactée, perdue dans tout ce fourmillement dense d’étoiles.

C’est encore pour moi une mission impossible.

Il me la trouve et la place en plein milieu de mon oculaire.

La boucle du 2 qu’elle forme ne me saute pas aux yeux immédiatement ?

Avec le filtre UHC, le contraste est plus criant, mais la boucle du 2 est toujours faiblarde.

Est-ce ma vue qui change ou ma mémoire qui se joue de moi ?

Avec mon point rouge et l’incroyable clarté du chercheur 7X50 Skywatcher que j’ai monté sur mon Obssession, je cherche et trouve une méthode simple pour la retrouver.

Je pars des deux étoiles basses les plus à l’Est formant le côté de la théière, prolonge la ligne imaginaire de leur alignement jusqu’au bord Ouest de la Voie Lactée avec mon point rouge.

Il ne me reste plus alors qu’à abaisser le télescope en la recherchant dans le chercheur.

Elle est bien visible, comme une petite tache floue.


Mercredi 26 juillet

Couché à 2h40, je suis réveillé à 7h30 par les gémissements des deux chiens qui jouent devant ma fenêtre.

J’essaye de me rendormir, mais n’y arrive pas.

Après la douche et un rapide petit-déjeuner je vais voir sur le terrain si le vent n’a pas fait de dégâts sur mon matériel.

Hormis ma table de camping retournée, rien n’a bougé.

Hier après-midi, la prise au vent de la bâche avait basculé mon siège d’observation qui servait de lest au télescope.

Avant de partir la nuit dernière je l’avais lestée avec une pierre.

Je pense qu’ainsi le télescope ne bougera plus.

Après le repas du midi, pris malgré les rafales intermittentes de vent à l’extérieur sous l’ombrage des tilleuls, je m’apercevrais que l’Obssession a de nouveau tourné en entraînant la pierre.

Quel saleté ce vent !

A table, Geneviève m’apprendra que mon copain Bernard, trésorier du club des Pléiades à Beaumont-lès-Valence n’est pas venu, car il s’était pris de bec l’an dernier avec un gars qui lui aussi n’est pas revenu cette année.

Quel gâchis ces humeurs entre astrams !

Chacun a ses propres défauts.

Ne peut-on supporter ceux des autres pendant une petite semaine ?

Bernard, je voudrais te dire que je regrette beaucoup ton absence.

Quand nous reverrons-nous si tu ne viens plus aux Chavadrômes ?

Image
Le plaisir de prendre son repas sous les frondaisons de la ferme du Casage.

Jean-Claude et Monique sont partis ce matin faire le plein d’herbes de Provence au typique et odorant marché de Buis-lès-Baronnies.

Hier le médecin a diagnostiqué que Monique n’avait qu’une simple lombalgie, ce qui est douloureux mais pas très grave fort heureusement.

Image
Image
Il est bien rare de trouver sur un même terrain d’observation 2 TOA 150 de Takahashi.

En cours d’après-midi, après un court repos réparateur, je vais me prendre une douche et je plonge dans la piscine.

Quel délice !

Il fait 28 à 30° et la température de l’eau est inférieure de 3 à 4° à celle de l’extérieur.

Cela rafraîchit sans faire frissonner.

La sensation est si agréable que je rentrerais dans ma chambre sans m’essuyer, laissant la suave chaleur du Soleil sécher ma peau.

Image
De gauche à droite : Jean-Louis, Stéphanie, Hervé (debout), Michel (Orionis), Jean (Orionis).

Ce soir, Josette nous a préparé un sauté de mouton avec un écrasé de pommes de terre.

Extra !

C’est le ventre bien rempli que je pars vers le terrain d’observation.

Nous n’observerons certainement pas ce soir, car le ciel est largement couvert par des nuages d’altitude.

Je prépare cependant mon Dobson pour l’observation, plus par acquit de conscience que par nécessité.

Erreur, une heure après le ciel se dégage.

Il y a de la turbulence et il reste encore quelques nuages, mais l’on peut très largement observer.

J’attaque donc le programme que je me suis préparé dans l’après-midi pour prendre en main mon télescope :

Image
Jean et son C8.

• M63 ou la galaxie du Tournesol dans la constellation des Chiens de Chasse (Canès Vénatici), entre les étoiles Alkaïde et Cor-Caroli, bien visibles

• L’amas globulaire M3. Impossible de voir les étoiles guides de Coma Bérénice qui me servent habituellement de jalon. Il me faudra aller la chercher au pif à l’Ouest de l’alignement Alkaïd- Arcturus,

• La galaxie M94 de la constellation de Canès-Vénatici, également au pif, car l’étoile Béta-Vénatici n’est pas visible,

• L’amas globulaire M53 de la constellation Coma Bérénicès, que je suis obligé d’aller chercher sur l’alignement Arcturus-Muphrid,

J’échoue lamentablement sur l’amas globulaire M5 dans la constellation de la Queue du Serpent (Serpens Caput). J’abandonne un peu dépité car je n’ai pas trouvé d’autre alignement sur lequel le situer, hormis celui sur les étoiles de la constellation Serpens Caput que je n’arrive pas à repérer dans un ciel pourtant dégagé à cet endroit.

Je continue sur :

• L’amas ouvert M7, dans la constellation du Scorpion que je n’ai pu faire hier car il était trop bas sur l’horizon,

J’attaque ensuite les objets d’une constellation qu je ne connais pas du tout, la constellation d’Ophiuchus.

Je prends le temps d’en repérer toutes les étoiles guides avant de me lancer dans la recherche de deux amas globulaires superbes, mais trop souvent ignorés :

• M10, sur l’alignement Saabik - 27κ,

• M12 sur l’alignement 18ζ - 27κ.

Bruno et Michel d’Orionis qui passaient me voir profiteront également de leurs visions à l’oculaire,

• L’amas globulaire M107.

Je file ensuite pour en terminer avec Ophiuchus sur l’amas globulaire M14.

Dans mon programme d’observation j’avais retenu la petite nébuleuse planétaire NGC 6790 située à côté de l’étoile Deneb-Okab dans la constellation du Cygne.

Cet objet est hélas maintenant situé au zénith et sans escabeau, volontairement laissé à la maison, cet objet m’est actuellement inaccessible…

Mais ma toute belle, ce n’est que partie remise !

Je terminerais ma soirée en allant rechercher M17 que j’ai eu un peu de mal à rechercher la nuit dernière.

Ma méthode en partant de l’alignement des deux étoiles basses formant le côté Est de la théière fonctionne parfaitement.

J’appelle Michel pour lui faire voir que je l’ai retrouvée et mise dans l’oculaire, mais il est déjà parti se coucher.


Image
Pierre s’était isolé en bout du champ pour être tranquille…raté !

Je terminerai ma nuit d’observation par l’amas globulaire M2 dans la constellation du Verseau (Aquarius) qui est facile à repérer sur l’alignement des étoiles Sadalsuud et Enif.

En passant souhaiter une bonne fin de nuit aux copains restés sur le site d’observation, je retrouve Elisabeth et Jean-Louis en pleine recherche de tachouilles merdiques.

Elisabeth vient de trouver 2 petites galaxies dans la constellation de Véga.

Elle me demande de les regarder dans son oculaire.

Rien.

Rien de rien.

Je ne vois rien !

Jean-Louis arrive à la rescousse et commente sa vision : «Là, haut à droite, j’en vois une… Oui, l’autre est en bas».

Comment font-ils pour voir l’invisible ?

Il est 3h30 quand je me plonge sous la couette du lit.

_________________
Il est un âge où l'on enseigne ce que l'on sait.
Vient ensuite un autre où l'on enseigne ce que l'on ne sait pas : cela s'appelle chercher
(Roland Barthes).


01 Aoû 17
Profil
Avatar de l’utilisateur

Enregistré le: 05 Aoû 08
Messages: 551
Localisation: Oise
Message 
Merci Jean Pierre ,
On s'y croirai !!! quelle qualité de récit !
Que font des Astrams pendant un séjour ? tu fais de l'astro, tu manges astro , tu dors astro, tu nages astro !!!!
=D> =D> =D>

_________________
Lionel
IEQ45PRO , Ritchey Chrétien 8", Apo 70/420, blabla.....


01 Aoû 17
Profil Envoyer un e-mail
Avatar de l’utilisateur

Enregistré le: 29 Sep 15
Messages: 337
Message 
=D> =D>

Jean-Marc


01 Aoû 17
Profil Envoyer un e-mail
Avatar de l’utilisateur

Enregistré le: 03 Avr 10
Messages: 1196
Localisation: Auvers sur Oise
Message 
Merci à Yoyo et à Jean-Marc.

Jean-Marc, il faut que nous fassions barbeuk à Auvers après ton retour du Jura et dès qu'il fera beau - pour faire un peu de solaire (c'est une excuse pour nos moitiés!).

En attendant la suite de mon CROA, voici un petit aparté sur nos observations :


LE DÉFIT DE BABETH

Ceux d’entre vous qui sont venus la dernière fois à Eygalayes avec le club Quasar 95 connaissent Elisabeth et sa capacité à aller rechercher n’importe quel objet du ciel profond.

Michel (El Gourou) avait proposé aux visuelleux du groupe un challenge : aller chercher les 15 objets du catalogue Palomar.

Si certains d’entre vous veulent s’attaquer à la recherche de ces amas globulaires, le catalogue est téléchargeable ici :

http://www.deep-sky.co.uk/observing/palglobs/palglobs.htm

J’avais d’office décliné cette proposition, mais je sais que Jean-Louis et Elisabeth en ont placé quelques un au centre de leurs oculaires.

A la Chavadrôme 2017, Elisabeth s’était fixée surtout comme objectif d’observer dans son T400 la nébuleuse planétaire Abell 40, si je me rappelle bien.

C’est une nébuleuse de magnitude 16,8 avec un diamètre de 0,6 minute d’arc dans la constellation d’Ophiuchus.

Notre dessinateur Bertrand Laville écrivait à son sujet :

C’est certainement la NP Abell la plus difficile que j’ai observée à ce jour au T635.

Défi relevé, gagné et confirmé par Jean-Louis qui est resté plusieurs minutes à l’oculaire pour l’apercevoir.

Bravo Babeth !

Pour ceux qui seraient intéressés par la recherche des NP Abell, en voici le catalogue illustré par Reiner Vogel :

http://www.reinervogel.net/pdf/Abell_PN.pdf

_________________
Il est un âge où l'on enseigne ce que l'on sait.
Vient ensuite un autre où l'on enseigne ce que l'on ne sait pas : cela s'appelle chercher
(Roland Barthes).


01 Aoû 17
Profil
Avatar de l’utilisateur

Enregistré le: 03 Avr 10
Messages: 1196
Localisation: Auvers sur Oise
Message 
Jeudi 27 juillet

Après une bonne nuit réparatrice, mais quand même bien courte, je me réveille à 8h30.

Douche et petit déjeuner pris avec Jean et Michel.

Nous philosophons sur notre repentance pour la négritude et le drame des harkis.

Vaste sujet, où la vérité historique n’a hélas trop souvent pas encore trouvée sa place.

Au cours de l’apéro avant le repas de midi, nous recommencerons avec Georges et Jean, mais sur le sujet des retraites.

Jean soutint la thèse que nous avons assez donné et cotisé pour la société pendant toute notre vie.

Il est donc normal qu’aujourd’hui cette société nous indemnise pour ce que nous lui avons apporté.

Je soutiendrais que ce sont nos enfants et nos petits-enfants qui maintenant assurent notre retraite…

Notre discussion se terminera dans un éclat d’humeur rigolarde quand je leur ferais remarquer que nous les retraités sommes si soucieux du devenir de notre descendance que nous avons même décidé de continuer à nous octroyer sur l’imposition de nos revenus un abattement de dix pour cent appelé «frais professionnels» et que nous bénéficions d’un taux de cotisation à la CSG inférieur à celui des actifs !

Jean me traitera alors d’«abruti des étoiles» et exigera que je l’inscrive dans mon compte rendu, ce que je fais actuellement.

Rassurez-vous, cela ne nous gênera nullement pour trinquer ensemble à nos santés respectives !

Image
Elisabeth préparant sa future nuit d’observation avec des objets encore pire que nos MI.

Dans l’après-midi, après une bonne sieste, j’irai acheter à Séderon des saucissons et des cartes postales.

Les cartes postales font tant plaisir à mes anciens et les saucissons du boucher de Séderon sont tellement bons !

La nuit venue, je me rends sur le terrain et remets en service mon télescope : débâchage, collimation, etc…

Je suis obligé de resserrer les vis de fixation de mes chercheurs qui ont pris du jeu et de reprendre leurs alignements.

Cela m’apprendra qu’il me faut les démonter à chaque fois que je bâche mon instrument.

En début de nuit, Louna et Marie-Eve viendront avec nous observer sur le terrain.

Je leur montrerai l’amas globulaire M4 dans la constellation du Scorpion, Saturne, Jupiter et la Lune.

Marie-Eve me semble très fatiguée.

Sa journée a été éprouvante car en déplaçant ses vaches sur la montagne elle s’est aperçue que leur nouvel enclos avait besoin de réparations… et ces réparations ne pouvaient attendre.

Dur labeur que celui de nos paysans.

Je lui parle de mes recherches et de l’article de presse où l’on parlait des veaux tués au Casage.

Elle me dit que c’était bien longtemps, du temps de son père.

C’étaient les veaux jumeaux d’une vache qu’elle nommera par son prénom.

Délicatesse d’une paysanne qui appelle encore ses bêtes par leur prénom.

Paysannerie à taille humaine, respectueuse de la vie, en voie de disparition de nos jours !

Les veaux qui venaient de naître en alpage avaient été tués par des sangliers et non par des loups comme je le pensais.

Elle m’apprendra que les loups sont cependant déjà présents sur le plateau d’Albion très proche du Casage ; et qu’elle est obligée de faire vêler ses vaches en étable pour en protéger les petits.

Les loups n’en sont pas encore arrivés à s’attaquer aux vaches pour les manger, mais les propriétaires ont déjà trouvé des bâtes abîmées avec la queue écourtée.

Je n’ai pas préparé un programme d’observation. Je me fierais donc à l’instinct et commencerai par les classiques planétaires : croissant de Lune et ses mers où l’on voit bien les reliefs et failles de la Mer des Crises, Saturne et ses anneaux où l’on distingue par moment la division de Cassini, Jupiter où la turbulence ne permet pas de voir grands détails dans les bandes nuageuses.

Image
L’imagerie n’est pas réservée à la jeunesse : Monique et Jean-Claude satisfaits de leur première image de la semaine.

J’irais chercher ensuite l’amas ouvert M29 dans la constellation du Cygne et me dirigerais ensuite vers NGC 6992, NGC 6995 et NGC 6960, les dentelles du Cygne, avec le filtre OIII.

Elles ne sont pas très contrastées.

Gilbert venu me voir confirmera mon impression.

La bande nuageuse au Sud s’en va.

J’arrive maintenant à distinguer les étoiles du Scorpion.

Mon petit télescope – il va me falloir lui donner un nom - demi-tour, droite !

Ma première attaque se porte sur l’amas globulaire M19 dans la constellation d’Ophiuchus.

Il est assez facile à trouver sur l’alignement des étoiles 6π et Antarès.

Il faut quand même que j’aille chercher autre chose que des Messiers.

Je me rabats sur NGC 6517 qui me semble assez facile à faire.

En fin de compte ne connaissant pas la magnitude de cet amas globulaire, j’ai un peu de mal à le trouver.

Jean-Louis qui est à mes côtés va voir avec le push-to de son télescope quelle tête il possède.

Avant qu’il ne revienne, je réussi à le discerner dans mon oculaire.

Jean-Louis revient pour me dire que c’est une tachouille, ce qui est parfaitement exact.

Puisque je suis dans la tachouille, je ferai ensuite l’amas globulaire NGC 6539 qui se trouve à côté dans la constellation de la Queue du Serpent.

Ophiuchus s’éloignant vers l’Ouest, je décide de rester plus au Sud.

Je vais rechercher M17, la nébuleuse de l’Oméga dans la constellation du Sagittaire.

La méthode de recherche que j’ai testée mardi fonctionne bien et je la trouve facilement.

J’irai ensuite rechercher l’amas M18 qui se trouve juste à côté.

Il ne possède réellement que bien peu d’étoiles.

J’irai ensuite rechercher l’amas globulaire NGC 7009 la nébuleuse de Saturne et M72 dans la constellation d’Aquarius.

Au cours de la nuit, je ferai également la collimation du C8 de Jean.

Il semble épuisé et me dira en partant se coucher qu’il ne va pas bien, mais ne veut pas en parler.

Image
Georges à la tâche sur son ordinateur pour essayer de réparer une panne de carte électronique sur sa monture.


Vendredi 28 juillet

Levé à 8h30. Petite nuit, car je me suis couché à 4 heures du matin.

Fatigué, je serai dans le brouillard jusqu’en fin d’après midi où je reprendrai du tonus après 3 heures de sommeil bien réparateur.

Petit aller-retour le matin à Séderon pour aller poster mes cartes postales.

La poste n’est ouverte que de 10 heures à midi trente.

Heureux postiers…

Je raterai ainsi le départ de Gilbert, parti avec son camping-car.

Le week-end approche et la fin de notre magnifique séjour ici, aussi.

J’irai avant notre petite réunion de 18 heures faire un ou deux plongeons dans la piscine du Casage.

Mes copains y font trempette et je les arrose copieusement en plongeant.

Le temps est si beau qu’ils ne rouspètent même pas !

Jean-Louis me fera quand même une petite danse de protestation, genre gros singe méchant en colère.

J’en profiterai pour le prendre en photo…

La nuit arrive et en me rendant sur le terrain, je croise Louna et Marie-Eve.

Louna tanne sa maman pour aller comme la veille au soir voir les étoiles.

Sa maman et fatiguée et rechigne.

J’emmènerai la petite fille avec moi sur le terrain voir la Lune, Jupiter et Saturne.

Cette gamine est pour nous est un éclat de rire permanent.

Un vrai bonheur.

Je profiterai de cette dernière nuit d’observation pour essayer de régler mes problèmes de push-to NGC-Max.

Suivant les conseils de Michel (Orionis), pour initialiser le système avec deux étoiles guides, je les grossiraient volontairement afin d’améliorer la précision de l’initialisation.

Je le fais et cela marche à peu près.

Je pense que mon écart résiduel provient d’une mauvaise position de verticalité de l’instrument au départ.

Il est hélas trop tard pour tout reprendre ; mais je suis assez satisfait du résultat.

La seule vraie difficulté du système est qu’il faut le réinitialiser à chaque fois que l’on coupe l’alimentation.

Et en bon radin de normand que je suis, il m’est difficile de laisser fonctionner un appareil à vide.

Image
Jean-Louis, juré… cette photo ne sera jamais montrée à ta patronne !

Cette nuit sera courte, car je souhaite me reposer et dormir un peu avant de partir pour Le Biot demain après-midi.

Je profiterai encore une fois du Sagittaire (très bas sur l’horizon) pour faire l’amas globulaire M54.

J’irai chercher ensuite l’amas ouvert M7.

Il est superbe et très vaste.

Il déborde même du champ de mon oculaire de 40 !

Je ferai ensuite l’amas globulaire M70.

Il est déjà minuit et demi et je me résigne à plier baguage et à aller me coucher.



Samedi 29 juillet

Réveil à 8h30.

Après mes ablutions et un rapide petit déjeuner, je range mes affaires et me dirige vers le terrain pour démonter mon matériel.

Il me faut quand même 1h30 pour tout démonter et ranger dans ma B.M.

Nous mangeons à 11 heures avec Jean-Louis, Stéphanie et Hervé.

Josette nous a préparé un repas avec les restes de la semaine et l’a posé sur un chariot dans la chambre froide.

Jean-Claude et Monique qui ne partiront que lundi nous rejoignent en cours du repas.

Josette n’est pas là et je parts à midi sans avoir pu l’embrasser ni lui dire au revoir.

Tant pis.

La route entre Aspres et Grenoble est très chargée, mais cela roule.

En face, les voitures sont à l’arrêt.

Il fait plus de 30 degrés.

Les mamans marchent sur les bas-côtés avec les enfants pour leur dégourdir les jambes…

Les papas conducteurs les rejoindront dès que la circulation sera rétablie.

C’est quand même bien triste de commencer ses vacances comme cela.

J’ai du mal à comprendre pourquoi les gens ne se rebellent pas contre les limitations de vitesse trop basses sur nos anciennes nationales (30 km/h en agglomération), les feux tricolores à gogo ou les « genmerdes » couchés diaboliques…

Comme à l’aller, au col de la Croix Haute le temps change brutalement et il se met à pleuvoir.

La pluie intermittente m’accompagnera jusqu’à Annecy.

J’espère que les nuages et la pluie descendront jusqu’à Eygalayes, car hier soir Marie-Eve me disait qu’il n’y avait plus d’herbe à manger pour ses bêtes, y compris dans les pâtures hautes.

Tout était brûlé.

330 km après être parti et après 6h30 de conduite par les petites routes, j’arrive à ma petite case de béton habillée de bois dans les montagnes.

C’est un refuge où je me sens bien.

Le séjour astro est maintenant bel et bien terminé.

Je pensais que Laurent, le président de Quasar nous avait prévu un séjour en novembre.

Hélas, il vient d m’annoncer que ce serait pour novembre 2018.

Il va être très dur pour moi d’attendre un an pour revenir ici et y retrouver tous mes copains de la Chavadrôme.

PS :
Mille excuses à Geneviève et Didier qui ne sont pas figurés individuellement en photo dans ce compte-rendu.

Image
JPA – L’auteur de ce CROA

_________________
Il est un âge où l'on enseigne ce que l'on sait.
Vient ensuite un autre où l'on enseigne ce que l'on ne sait pas : cela s'appelle chercher
(Roland Barthes).


02 Aoû 17
Profil
Avatar de l’utilisateur

Enregistré le: 04 Mai 04
Messages: 2403
Localisation: Savigny le Temple (77)
Message 
Eygalayes, c'est toujours un petit paradis sur Terre.

_________________
Patrick Sogorb, Observatoires UAI D11 et B44
"Je sers la science et c'est ma joie" (disciplus simplex)
site perso : http://www.astrosurf.com/sogorb
Site Luberon Sud Astro: http://astrosurf.com/lubsudastro/


02 Aoû 17
Profil Envoyer un e-mail Site Internet
Administrateur
Avatar de l’utilisateur

Enregistré le: 15 Fév 04
Messages: 7600
Localisation: Vendée
Message 
=D> =D> toujours aussi doué pour la plume !
Tu nous fais revivre ce séjour à merveille O:)
Merci

_________________
Patrice

La science consiste à passer d'un étonnement à un autre. Aristote


02 Aoû 17
Profil Envoyer un e-mail Site Internet
Avatar de l’utilisateur

Enregistré le: 03 Avr 10
Messages: 1196
Localisation: Auvers sur Oise
Message 
Tout à fait d'accord avec Patrick et aussi avec toi Patrice.

Rappelons-nous ce que disait Frédéric Mistral de cette merveilleuse région d'adoption :

Quand le Bon Dieu en vient à douter du monde,... il se rappelle qu'il a créé la Provence.

_________________
Il est un âge où l'on enseigne ce que l'on sait.
Vient ensuite un autre où l'on enseigne ce que l'on ne sait pas : cela s'appelle chercher
(Roland Barthes).


03 Aoû 17
Profil

Enregistré le: 24 Juin 13
Messages: 971
Message 
Salut Jean-Pierre et merci pour ta galopante semaine astro à Eygalayes =D> =D> :-D
On ne s'ennuie vraiment pas, à plus O:)


05 Sep 17
Profil
Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Répondre au sujet   [ 11 messages ] 

Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum : Aucun utilisateur enregistré et 1 invité


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas modifier vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages
Vous ne pouvez pas joindre des fichiers

Aller à:  
cron

Designed by ST Software.
Traduit par phpBB-fr.com