Bonjour,

Voilà nous avons réalisé cette semaine nos premières interventions dans le cadre du péri-scolaire de 2 écoles de Méry.

Cela donne lieu à 2 expériences bien différentes où apparaissent plusieurs problèmes.

Les effectifs (respectivement 7 et 5) sont assez loin de ce que nous avions pu imaginer, si bien que nous étions plus nombreux (7) du club hier que les enfants (seulement 4 sur les 5 prévus).

J'ai aussi découvert hier que ces activités péri-scolaires ici à Méry n'étaient pas obligatoires si bien que de nombreux enfants ont quitté l'école à 16H: un petit coup de canif à l'égalité des chances (sous prétexte de laisser la liberté de choix aux parents sans doute).

Si à Vaux nous intervenons dans une salle particulière, à Jaurès nous sommes dans la classe d'une institutrice avec laquelle nous n'avons eu aucun échange préalable: je ne sais pas si beaucoup d'entre nous accepteraient de voir des étrangers se retrouver dans ses petites affaires!

A Vaux nous avons pu débriefer avec la Directrice alors qu'à Jaurès nous n'avons pas eu de véritables contacts avec les enseignants qui semblent avoir décidé de faire une barrière étanche de responsabilité à 16H une fois qu'ils ont conduit leurs élèves dans la cour de l'école.

Et justement nous avions indiqué que cette responsabilité vis à vis des enfants ne pouvait pas nous être dévolue notamment parce que nous ne sommes ni des professionnels ni assurés pour cela. Il apparaît que le transfert des enfants avant et après notre intervention devait être assurée par quelqu'un, ce qui n'est pas le cas pour l'instant (celle d'avant pourrait l'être par l'enseignant après en avoir convenu avec lui mais celle d'après est plus délicate car certains enfants partent pour rejoindre leurs parents alors que d'autres restent à l'école en garderie)

Enfin, il va nous falloir organiser les 1H30 que dure notre intervention de façon à ce que les enfants puissent goûter et se détendre car il n'ont pas la même capacité d'attention que la nôtre, même si à Vaux ils ont montré un intérêt très encourageant pour nous. Hier par exemple nous avons été confrontés à des problèmes de discipline, ce qui pourra s'améliorer comme l'a déjà envisagé JPA et si nous-mêmes nous sommes moins nombreux.

J'ai aussi compris - mais à vous de le confirmer- que nombre des enfants s'attendaient à pouvoir faire de l'observation: nous devrons donc trouver les moyens de répondre à cette attente (bien entendu sous couvert d'une météo propice)

Bonjour Hervé ,
Que je comprenne bien , cette activité est bien dans le cadre de la semaine de 4,5 jours , ce sont les fameux temps d'Activités Périscolaires , qui permettent de combler le temps d'activité des gamins ( deux fois par semaine il me semble ) ?
Me trompe-je ?

Bonjour Lionel,

Effectivement, c'est l'un des aspects de la réforme des rythmes scolaires où on demande aux municipalités de combler les lacunes de l'Education Nationale créées par le retrait de l'Etat qui ne souhaite ni augmenter les enseignants qui pourraient être sollicités pour faire plus d'heures ni embaucher (à mon époque il y a 50 ans l'instit faisait l'étude de 16H30 à 18H période pendant laquelle nous faisions nos devoirs alors que l'instit se consacrait aux élèves en difficulté mais il devait toucher une prime pour cela).

Dans ce cadre l'intervention quasi gratuite d'associations et de clubs est un moindre mal pour le budget local qui subit des réductions aussi de l'Etat qui baisse ses dotations aux collectivités territoriales.

Pour en revenir aux rythmes scolaires, c'est la plus mauvaise solution qui a été choisie: il aurait mieux valu faire classe le samedi matin au lieu du mercredi matin (pour moi, nous avions classe 5 jours par semaine sauf le Jeudi avec souvent des activités de découvertes ou des projections privées le samedi après-midi: mais à cette époque la vie était moins trépidante et nous étions moins sollicités le soir en étant couchés à 20H) .

Notre activité de présentation de l'astronomie et de découverte du système solaire demande de l'attention et de la discipline et traite des sujets nouveaux: donc un peu en contradiction avec l'objectif d'améliorer les rythmes scolaires! C'est toute la difficulté concernant les enfants à laquelle nous sommes confrontés.

Houla , je ne veux pas rentrer dans le debat du rythme scolaire de quel jour est le meilleur , je dirai simplement que mes deux enfants (3 & 7 ans )ont de l'ecole le mercredi matin , qui pour moi était la meilleure solution pour le rythme familial car cela permet de laisser tout le WE de disponible avec mes enfants .... soit dit entre parenthèses .
C'est une activité prenante que d'initier les enfants a l'astronomie , d'ailleurs mon grand me pose de +en + de questions sur les planetes et le petit est obnubilé par la lune... je vais leur envoyer JPM pour ses reponses tres pedagogiques et comprehensibles de tous !!! )
Ton implication dans ces interventions te monopolise 2x la semaine ? Jusqu'à la fin de l'année scolaire ?
En tout cas , belle initiative engagée !

Bonjour

Un sujet sur l'école ! Que dire ?

Cette réforme est complexe et de l'intérieur, nous sommes nombreux à nous poser cette question : pourquoi ?

Il est évident que confier des enfants une demi-journée par semaine à des intervenants le plus souvent néophytes dans ce travail (même, si passionnés parfois) cela ne va pas améliorer les résultats scolaires.

Les problèmes d'assurance, d'égalité des chances sont très réels.

Dans ce cadre, les enfants sont sous la responsabilité de la commune et en aucun cas de celle des enseignants qui n'ont pas à l'assurer. Ils peuvent être en désaccord avec cette réforme et n'ont pas à la favoriser. Je conseille donc au bureau du club de voir ce problème de responsabilité et d'assurance avant toute nouvelle intervention, car en cas de problème, les gens qui étaient tout miel devant un service gratuit vont radicalement changer.

Pour l'école où l'atelier se passe dans la classe d'une collègue, je peux sans mal confirmer qu'elle ne doit pas apprécier. Certes, les locaux sont municipaux, mais c'est SA classe. Il y a surement du matériel perso...

Ce pose le problème du coût de ces 3 heures qui sont payées par les collectivités territoriales. Leur organisation coute très chère et est un peu aidée par l'état qui s'y est engagé cette année et cette année seulement.
Les parents supporteront donc le prix à payer pour cette demi-journée soit parce que les ateliers deviendront payants, soit parce que les maires seront contraints d'augmenter les impôts locaux pour faire face à cette énorme dépense supplémentaire.
Pour ce que j'ai pu en comprendre, c'est là le principal but de cette réforme, faire peser la charge de l'éducation nationale sur les familles.

Le deuxième but est plus « retors » encore, il s'agit de mettre dans la tête des citoyens que l'éducation scolaire peut être faite par des néophytes (non-enseignant) car partout on nomme cette demi-journée « école » alors qu'il s'agit au mieux d'un temps comparable à du centre de loisirs et encore, pour le centre de loisirs, la loi oblige à un taux d'encadrement diplômé (BAFA...) ce qui n'est bien sûr pas le cas ici.

Bref une réforme qui ne sent pas bon et qui n'a surement pas comme objectif premier la réussite de nos enfants.

Thierry, encore une fois bien vu et bel esprit de synthèse !
Des collectivités locales empêtrées dans une problématique de garderie éducative à laquelle elles n’ont jamais été confrontées.
Un ministère de l’éduction qui écarte les enseignants de sa réforme pour ne pas en supporter les incidences budgétaires.
Des associations pleines de bonne volonté, mais non habituées à la garde et à la surveillance des enfants.
En résumé : un beau gâchis humain !
Pour ton deuxième but, je ne te suis pas du tout.
Chacun peut et devrait.... apprendre des autres, même s'ils ne sont pas enseignants.
Faut-il être obligatoirement diplômé par l'EN pour apprendre à nager, à faire du ski, de la photo ou de la musique?

Je ne pense pas qu'il faille être enseignant diplômé de l'éducation nationale pour pouvoir apprendre à d'autres. J'ai beaucoup appris, comme toi, par le partage de connaissances avec des gens passionnés. Quasar 95 en est un exemple criant.
J'ai dirigé de nombreuses colonies de vacances où les enfants, ou ados apprenaient, je crois, beaucoup sur la vie, les autres...

Mais le problème n'est pas là. Ces espaces d'apprentissage ne sont pas l'école publique de la République.

Notre école était, est gratuite, laïque et obligatoire et l'enseignement qui y est dispensé est le même sur tout le territoire français. Il est assuré par des enseignants formés et régulièrement évalués dans leur travail par leur hiérarchie. Même si le système n'est pas parfait et ne fonctionne pas parfaitement il est sensé garantir l'égalité des chances à tous les enfants scolarisés en France.

Maintenant, avec cette réforme qui n'est en partie financée par l'Etat que pour un an, on assiste à un transfert de charge de l'Etat aux mairies. Ces mairies, selon leur budget, leur orientation politique, la place qu'elle compte accorder à l'éducation de leurs futurs citoyens vont devoir, pardon doivent organiser une demi-journée du temps « scolaire », « d'apprentissage », « de garderie », « de club », « d'école »... Cette demi-journée constitue un premier pas. C'est la première fois depuis Jules Ferry que l'école n'est plus confiée à des maîtres. Cela pourrait ne pas constituer un problème si l'on s'était engagé à ce que ces intervenants aient un niveau de formation supérieur à celui des enseignants. Les enfants auraient alors bénéficié d'une meilleure prise en charge sur ces trois heures, mais bien au contraire, il s'agit de faire appel à... tous. Sans formation, sans diplôme, sans expérience autre que la bonne volonté ou le besoin de gagner trois sous.

Alors demain pourquoi pas une autre demi-journée que les parents paieront aussi quand les communes ne pourront plus faire face. Pour le sport parce que trouver plus sportif que pas mal d'enseignants cela n'est pas bien difficile et c'est même moins cher alors pourquoi s'en priver.
Je pense aussi à l'enseignement des langues vivantes, une étudiante lituanienne parlant aussi bien le français que moi l'anglais classique sans aucune expérience de l'enseignement et parlant anglais avec un accent incroyable. C'est bon pour enseigner l'anglais à des CM2 (exemple vécu à L'Isle-Adam dans ma classe) et surtout, cela ne coûte pas cher.
Cette réforme ouvre une boite de Pandore.

Mais tout est sauf parce que « Les écoles privées sous contrat sont libres d’appliquer ou non la réforme des rythmes scolaires, car le décret ne peut couvrir que les écoles publiques. » cf site eduscol
Et vous pensez bien que les écoles privées dans leur très très grande majorité n'appliquent pas la réforme. Déjà sur la ville où je travaille quelques enfants d'un bon niveau social éducatif sont partis pour le privé pour éviter d'avoir à subir cette réforme. Et, de nouveau, la différence de niveau entre public et privé risque de croitre.