Bonjour,

J'ai assisté hier au soir à un exposé sur Rosetta et Philae organisé par mon association d'anciens de Supélec (sachez que depuis le 1er Janvier 2015 Supélec et Centrale ont fusionné dans le cadre de la course aux grandes dimensions qu'imposerait la mondialisation pour rester visible et reconnu: cela faisait des dizaines d'années que le concours d'entrée était commun!)

Le conférencier Jean-François CRIFO est Directeur de Recherche Émérite au Laboratoire Atmosphère, Milieux et Observations Spatiales (LATMOS, unité mixte CNRS et Université de Versailles-Saint-Quentin)

Il travaille sur la mission depuis 17 ans et sa spécialité est de modéliser les échappements en gaz (CO, CO2) et en poussières d'un objet céleste, ce qui est d'une importance capitale pour faire "orbiter" une sonde et encore plus capital pour faire atterrir un engin comme Philae sur l'objet en question

Pour faire ce travail commencé donc il y a plusieurs années, il a été obligé de faire appel à des spécialistes russes

Les problèmes rencontrés ou découverts sont les suivants:

- la forme du noyau de la comète Chouri est un peu spécial et a donné beaucoup de fil à retordre au fur et à mesure de sa compréhension,

- les dégagements de gaz et de poussières sont beaucoup plus ténus que prévu

- un certain nombre de données de mesures nécessaires pour affiner le modèle n'ont finalement pas été disponibles

Ce modèle est adapté à la distance entre la comète et le Soleil , de 3UA à la jonction de Rosetta jusqu'à 1UA lors de la situation au périhélie de l'orbite de la comète au mois de décembre prochain: il sera aussi vérifié au fur et à mesure que la comète repassera de 1 UA à 3UA en s'éloignant du Soleil puisque Rosetta va continuer à l'accompagner après le passage au périhélie.

Une expérimentation initialement prévue pour essayer de déterminer la composition du noyau faisant appel à l'échange entre Rosetta et Philae d'une fréquence de 90 MHz a fourni finalement les éléments concernant les rebonds de Philae et la zone où celui-ci devrait se trouver.

Merci pour l'info Hervé : quel est le lien entre une communication à 90 Mhz ( en plein dans la bande FM mais là bas ça ne gène pas ) et des éléments sur les rebonds de Philae, peut être un effet doppler pendant l'émission/réception

Patrice,

Je pourrais donner 2 mots d'explication ce soir si vous le voulez bien.

Mais je n'ai pas toutes les clés!

Pour ce que j'en sais, le signal radio à 90 MHz est prévu pour traverser le noyau cométaire et ainsi le sonder en profondeur.

Francis,

Concernant l'expérimentation initiale prévue avec cette fréquence, tu es sur la piste: parce Philae accroché sur le noyau tourne avec celui-ci (période de 12 H) , le signal de 90 MHz devait être émis par Rosetta lorsque Philae était caché par le noyau, traverser le noyau, être reçu par Philae puis là je n'ai plus d'élément sur l'expérimentation

Mais ce n'est pas la raison pour laquelle cette expérimentation a été évoquée par le conférencier: soyez patients et à ce soir!