Les couleurs.
Ah
! L'éternelle question "Mon bleu est-il le même que celui de mon voisin
?"
N'oublions pas que la couleur est une interprétation, une sensation. L'œil ne capte pas une couleur, il capte une onde électromagnétique caractérisée entre autre par sa longueur d'onde.
Les trois types de cônes ne sont pas sensibles à une couleur mais à une longueur d'onde donnée.
Il existe déjà à ce niveau des différences entre chaque individu (taille des cônes, densité, écart de sensibilité de plusieurs nanomètres). Autant dire que déjà à ce niveau des différences de perception notables apparaissent entre chaque individu.
Ces ondes sont ensuite transformées par les cônes en influx nerveux, et il ne m'étonnera pas que d'autres différences apparaissent là aussi.
C'est seulement après que le cerveau interprète les influx nerveux en sensations colorées.
Les longueurs d'ondes sont les caractéristiques physiques de la couleur, et les teintes produites par le cerveau sont les caractéristiques psychologiques de la couleur.
Ne nous étonnons donc pas qu'il puisse exister des différences notables entre chaque individu.
Le dessin.
Les différences entre les dessins peuvent bien sûr être dues à la technique utilisée pour traduire sur papier les informations "sensations" perçues, mais aussi à des différences culturelles et sociales. L'un sera plus sensible psychologiquement à certaines caractéristiques que l'autre.
Pourquoi à votre avis l'enfant dessine généralement l'être humain avec une tête disproportionnée, sinon parce qu'il accorde une importance plus grande à cet élément d'un point de vue informatif.
Et ne croyez pas que ce genre de propension disparait à l'âge adulte.
Si je fais de la spéléo ou de l'escalade, je serais plus sensible aux éléments rocheux dans un paysage, si je suis goth dans l'âme, mon interprétation picturale sera peut-être plus "noire".
L'état d'âme du moment peut aussi influer sur l'interprétation, Il suffit de comparer différentes périodes d'un même peintre pour s'en convaincre.
Et il ne faut pas croire qu'on est totalement cartésien quand on observe, on dessine ou on traite une image. Toutes ces activités sont inconsciemment ou non influencées par le vécu de chacun.
Le seul fait d'être habitué à voir un sujet interprété d'une certaine façon influera notre propre façon de l'interpréter. C'est flagrant, même en astrophoto.
En conclusion, le dessin est une interprétation de ce que nous percevons, et ce que nous percevons est une interprétation de ce que l'œil capte, le tout saupoudré de pas mal de nos antécédents psychiques, affectifs.
